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Essentielle légèreté

 

C’EST avec désinvolture que je traite les femmes. Ma nature, ma culture me poussent vers l’aventure frivole. Je n’ai de respect que pour l’aspect ludique des choses, celles qui titillent mon coté futile et infantile.

Habile et volubile, j’embobine la bonne mignonne. Très vite, elle s’étonne sous la tonne de paroles inutiles et dont le but subtile est de la soumettre à mon être. Elle soupçonne ma personne quand je la mitonne à tâtons pourtant elle se pelotonne et se laisse peloter. Quand je détonne, elle entonne ses louanges…

Pauvre ange. Tu m’aimes, ah bon ! Mais l’amour s’échange et souvent se change. J’ai fait en sorte que tu sortes de ma vie, car la crise s’attise quand la relation s’éternise. Ma devise est qu’une fois conquise, l’acquise doit s’esquiver.

Ne me jugez pas. La jovialité et la joie intègre ma personne et bon nombre de dames me réclament et clament sans blâme que je suis une belle âme. Parfois certaines pommes se pâment, me jugeant infâme et quoi ! Ce sont des femmes !

Tout en moi n’est que légèreté. Volage au beau plumage, quand mes paroles s’envolent : elles tombent. Voyez mon allure, ma parure, elle est pleine d’enjolivures qui susurrent à l’esprit féminin des rêves de luxures. Mais bon ! si tout en moi est bel et bien beau ! Que puis-je y faire, sinon me parfaire.

Je fuis les lieus où la déprime prime. Mon ennemi est l’ennui. Si la belle en dentelle aux tons pastels est superficielle, c’est elle que j’interpelle. Si celle-ci se montre cruelle, d’un ennui mortel, si ses paroles sont celles d’une sorte de sorcière qui vocifère, me harcèle, morcelle ma cervelle, je quitte la scène car j’ai peine à supporter la haine.

Je pense comme je suis. Mon moi profond se fond avec mon apparente superficialité. Mon style est surfait, mon savoir superfétatoire, mes airs supérieurs, mon langage superflu, je surfe sur la surface des choses et de surcroît, surestime le superbe.

La pensé est bonne lorsqu’elle sert la matière.

Voilà matière à réfléchir ! Mais seul le miroir m’apporte la réflexion. Et les yeux des femmes. Oh ! Je ne m’étendrais pas sur cette question, lisez donc les poètes ! Mes amis aux profondes pensées, ils expriment ce qui prime en moi. Animent mon âme, y suppriment le minime, confirment l’ultime de mon intime égoïsme. L’avis est unanime, je suis victime de mes sens. Ça tombe sous le sens, bon sang !

Depuis hier, j’ai une nouvelle une copine. C’est une rouquine, très coquine, très câline, elle s’appelle Sabine. Je la taquine, la baratine car il me tarde d’en faire une concubine. Elle a, comme les autres, l’esprit ouvert et me considère comme un homme.

Androgyne, hermaphrodite voué au culte d’Aphrodite. Oui, je suis une femme ! mais ce serait un outrage de lèse-lesbienne que de me considérer misogyne bien au contraire car si je suis viril de coeur, je demeure femelle de corps.

 

Novembre 1995


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