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Les jours qui filent…

ET alors !…

L’école finie, je rentre chez moi

Comme je m’ennuie j’ai envie, je me branle

Et le jour suivant, je remets ça

Je me branle après l’école.

Et l’école finie, je trouve un travail

Le travail fini, je rentre chez moi

Comme je m’ennuie toujours j’ai envie, je me branle

Et le jour suivant, je remets ça

Je me branle après le travail.

Un jour,

Je croise une fille en bas de chez moi

Une fille en bas filés qui filent qui file

Et comme je m’ennuie, que j’ai envie, je file avec elle

Et le jour suivant, je remets ça

Avec la fille.

Et les jours filent, je me suis marié

Avec la fille, ma femme

Ma femme qui n’a pas envie d’enfant

Ou qui ne peut pas en avoir, je sais plus

Ma femme que j’aime et qui s’ennuie

Et un jour ou non… c’est la nuit

Elle se tue en voiture

En voiture avec son amant

Phil, l’amant qui s’enfile ma femme

Qui est mort avec elle

Elle et lui, la nuit

Sur l’autoroute A6 vers 6 h

Tous les 2, dans mon A4 pliée en 2.

Je l’enterre

Dans la terre fertile

Là, elle sera fertile

La femme sans enfant

L’aimée à l’amant

L’infidèle, l’adultère

L’adultère en terre

Après je rentre chez moi, je me branle

Car je m’ennuie, car j’ai envie

Je m’ennuie de ma femme

J’ai envie de crever

Et qu’on me mette en terre

Avec ma femme.

Je repars au travail

Le jour suivant, je remets ça

Travail, branlette, travail, branlette

Tous les jours

Tous les jours qui filent

Comme les voitures sur l’autoroute

Où ma femme a filé avec Phil

Ma femme aux bas filés…

Le travail fini, je suis chômeur

Sans travail, sans voiture, sans domicile

Sentiments éthyliques, les yeux mouillés

Vie en perdition, mes envies défilées

Crève !…

Encore un jour

Un jour — je crois — d’Avril

Un jour d’alternances

De nuages et d’éclaircies

Un jour fertile, un jour chlorophylle

Un jour paumé, un jour de vomissure, un jour stérile

Fébrile, un jour d'ennui et de déchéance

Où je suis altéré

Atterré d’être sur la terre

La terre verte et fertile

Souillé de vomissures et d’urine

Sur un banc

Je lève les yeux au ciel

Je regarde les nuages

Les gros nuages qui filent

Nuées blanches. Bleues. Grises.

Blanc, le sperme inutile

Bleu, le bleu de ses yeux bleus

Gris, les jours

Les jours merdiques, stériles

Les jours de branle

Les jours qui filent…

Comme les voitures et les nuages

Et qui m’ébranlent !

 

mars 1997


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