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Tranquille le chat…

13 h 03.

 

Le silence est retombé dans ma chambre à l’instant où j’ai raccroché le téléphone. Elle et moi… Jamais plus.

Je sors du bloc, la cité est calme. Même le terrain de basket habituellement envahi par les neujeux et leurs jeux est désert. Les traîneurs de murs ont abandonné la place, laissant derrière eux leur trace, fantômes de crasse lassés d’ennui et de désoeuvrement.

Je déambule, somnambule, dans les rues de la banlieue sud sous le grand spot du moi d’Août s’émulsionnant dans le bleu : tout n’est que quiétude jusqu’à la gare du R.E.R.

Le train ne tarde pas. Je m’assois. Mes yeux à la fenêtre s’accrochent aux souvenirs délavés tandis que le train se faufile dans le paysage qui file et défile jusqu’à la prochaine station qui se profile.

Certaines gares évoquent quelque chose, une rencontre, un regard, des prénoms posés sur un cahier, un calendrier. Antony pour Hélène, Bourg-La-Reine pour Clarisse, Bagneux pour Sabine jusqu’à Cité Universitaire pour Elle. C’est là que je descends.

 

14 h 08.

 

Le parc Montsouris s’est endimanché. Je m’installe sur un banc près des jets arc-en-ciel. Les yeux fermés, je baigne dans le soleil estival. Je suis bien. Light avec l’Amour, mon coeur s’est allégé. Léger, je savoure ce rare moment de liberté retrouvée. Parfois, une chimère féline au parfum évocateur vient troubler mon repos, j’entrouvre les yeux et, à la vue d’une souris tout sourire, des désirs miaous miaulent en moi. Eh ! Cool, mon gars ! J’ai bien le temps ! Je m’étire sous le spray d’une brise légère et tiède, puis m’assoupis à nouveau. Je respire, j’aspire au calme, loin, bien loin des miroirs puérils et des envies folles de crever. Tranquille le chat…

 

Août 1996


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