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Lunatique

Ah ! Mais c'est qu'elle m'aime tellement !

Ma femme nuage.

 

 

 

 

À présent, je sentais que l'on me réparait.

 

Après avoir repris les pieds sur la lune, je réalisais que rien n'était perdu, que j'allais enfin connaître ma délivrance.

La quiétude des chambres d'hôpital m'apporta paix et réconfort. Dans mes pensées, naissance d'espoir sans cesse grandissant. Je pense que l'avenir me réserve bonheur.

Mais alors que les miroirs muaient, que ma force croissait et que mon assurance émergeait de l'intérieur, mon idéal, lui, demeurait intact, mieux, il s'était épanoui, éblouissant le ciel lunaire d'une nuée d'étoiles. Je voyais encore les couleurs vives, les beaux monuments et ressentais toujours un intérêt poussé pour les grandeurs dérisoires de la vie quotidienne. Mais à cela, s'ajoutaient des idées nouvelles. Dans ma tête : je me voyais viril, je me croyais irrésistible. Chacune de mes paroles était des formules magiques qui agissaient sur les esprits. On m'aimait. Et j'aimais le monde. Son ciel bleu et ses nuages, ses étendues vertes, jaunes et grise de béton. Ma solitude aussi, je l'aimais.

Tandis que j'arpentais le sol poussiéreux, apesanteur pesante, démarche traînante, toujours dans la lune, je vis comme par le truchement d'un rêve, ses yeux. Ses yeux étaient deux étoiles de jade. Ses yeux et son sourire, si beau.

Alors de moi, naquirent des désirs inexprimables. Je voyais celle que j'aimais. Je voyais celle qui allait m'apporter l'équilibre. La tant désirée, la femme de mes rêves d'enfant était là.

Mon cœur fut submergé par un violent vent d'étoiles et je suffoquais comme sous l'effet du manque d'oxygène quand mes songes m'ont porté longtemps sur le sol lunaire.

Enfin, la fin.

Mes vieux souvenirs de glaise s'estompaient déjà devant sa douceur juvénile ; mon âme fut animée d'une forte envie d'aimer sans animalité. Tout s'éclairait, effaçant le paysage désertique et stérile de mon univers lunatique.

Voilà, j'étais tombé amoureux, je connaissais le bonheur euphorique des premiers instants partagés. Dès lors, je quittais la lune pour un nouvel astre.

 

avril 1997


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