Vœu
Ah ! les oaristys ! les premières maitresses ! L'or des cheveux, l'azur des yeux, la fleur des chairs, Et puis, parmi l'odeur des corps jeunes et chers, La spontanéité craintives des caresses ! Sont-elles assez loin, toutes ces allégresses Et toutes ces candeurs ! Hélas ! toutes devers Le Printemps des regrets ont fui les noirs hivers De mes ennuis, de mes dégoûts, de mes détresses ! Si que me voilà seul à présent, morne et seul, Morne et désespéré, plus glacé qu'un aïeul, Et tel qu'un orphelin pauvre sans sœur aînée. O la femme à l'amour câlin et réchauffant, Douce, pensive et brune, et jamais étonnée, Et qui parfois vous baise au front, comme un enfant !
Paul Verlaine - Poèmes saturniens |
Paul Verlaine - 1866
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