Plus de dix ans ont passé, me revoilà plongé dans mes rêveries estivales, sur ce même banc et dans ce même Parc Montsouris, avec ce sentiment d’abandon mêlé d’espoir que fait naître chez certain la séparation. Elle aussi finalement est partie… comme toutes celles qui se sont succédées (et qui continueront à se succéder, je pense) durant ces longues années.
L’air est plus lourd à présent, le bleu du ciel plus terne et les jets d’eau ont perdu leur éclat arc-en-ciel. L’amertume et le fatalisme ont remplacé la joie de vivre qui caractérisait ma jeunesse. L'angoisse de la mort a supplanté mes humeurs suicidaires et les reflets n’ont plus cet air enfantin d’avant : à présent, j’accuse l’âge. Aucun regard souriant, aucun parfum aujourd’hui ne me fera tourner la tête. Les gens ne suscitent plus chez moi le moindre intérêt. Il est bien loin le temps des découvertes quand je marchais seul dans la ville, espérant une rencontre, un échange, un partage...
Le chemin a été long pour venir jusqu’ici, long sera celui du retour et puis… pour me retrouver seul, à quoi bon !
avril 2007
Abdelkrim T'ngor © 2007 - 2025
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