Mum you suck

Sur les traces de son passage je les ai côtoyés. Tes souvenirs, tes bêtises aujourd'hui regrettées. Mes bras perdus à travers les essences asphyxiantes. J'ai cherché l'eau. Hermétique et lisse ; ton univers est intouchable... Parmi ces échos, ces preuves de ta jeunesse, j'ai pu voir tes bases mouvantes. A quoi bon prétendre un ordre...juste une percée inattendue. Une image fausse, mensongère, gâtée par ton orgueil hypocrite.
De rien, tu veux m'éteindre.
De rien, ton aventure explique nos fêlures.
De rien, tes frasques couvrent les miennes.
Un point commun : notre irrégularité.
Arrêtons de nous tester, même sans amour, le respect comblera notre fosse. Il a d'abord contribué a nous rapprocher dans ce temps où la raison sommeillait derrière le porche du printemps doux de l'enfance. L'arrivée du vent de la révolte égoïste nous a éloignés pour finalement me fondre à lui. Tu nous as transformé en masse informe, sombre et complice. Rejets mutuels, éternelles querelles, déceptions, trahisons ont transformés la dentelle épaisse qui nous unissait en bien mince fil de soie néfaste ne révélant pour finir qu'un amour fait de contraste.
Je te respecte infiniment.
Merci de m'avoir enseigné les poudres humaines, fausses et réelles, en tout cas fragiles...
Les absents sont merveilleux dans les contours qu'on s'imagine...on l'a appris toutes les deux...
Sans lui j'ai pu me mouvoir à tes cotés. Mais sans toi je ne nagerai pas dans les confortables draps vivants qui m'entourent...
Merci d'avoir été là pendant ces 19 années, même lorsque je ne le méritais pour rien au monde, perdue dans mes lustres naïfs et utopistes que j'ai réussi à surmonter en partie grâce à toi. Merci pour tes baffes, tes insultes, tes baisers et la tendresse que pudiquement tu m'insufflais chaque jour, merci pour cet air que tu m'envoies... J'ai mis du temps mais aujourd'hui je suis consciente... je te dois beaucoup.

Elsa Lou © 2007 - 2025