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Une fois, j’ai été appelé à l’Hôpital du Val de Grâce, pour aller récupérer J***, le fils de T***, le metteur en scène. Le Val de Grâce est un hôpital militaire, mais certaines célébrités s’y font soigner aussi.
Je me suis pointé. Il était déchiré, mais déchiré grave. Complètement cuit, bourré, gris, raide comme un passe-lacet. J’ai dit aux infirmières :
-    Pas question que je l’embarque. Il va se répandre partout dans ma voiture et je vais mettre deux jours à tout nettoyer !
-    Mais non, mais non, il va être sage, m’ont-elles assuré.
En grommelant, je me suis laissé convaincre, et J*** a grimpé à l’arrière, plus mort que vif. Je l’ai apostrophé d’emblée.
-    Je vous préviens, je ne veux pas de bazar, alors vous avez intérêt à vous tenir à carreaux !
Tout célèbre qu’il soit, il s’est aplati comme une crêpe.
-    Ne vous fâchez pas, m’sieur. Je me tiendrais bien, promis.
Je lui ai jeté un coup d’œil incisif – celui que je réserve aux troubles-fêtes – par le biais du rétroviseur. Il se ratatina encore plus.
Fait est dit, il se montra discret. Pendant tout le trajet, silence complet. Pas un mot, pas un son, pas un froissement d’étoffe, au point que j’ai pensé : Tiens, il a dû s’endormir.
Coup d’œil dans le rétro, non, il était réveillé.
On arrive devant chez lui.
-    Voilà, vous êtes arrivé.
Il me paye, sort, toujours avec cet air de somnambule, et c’est là que je me suis aperçu qu’il était nu comme un ver.
Pas un instant, je ne l’avais entendu enlever ses vêtements.

Quand je vous dis qu’on en voit de drôles dans ce métier !
 

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