La loterie

de Jacques Sternberg (Anvers 1923)

 

LES affaires comme l'industrie allaient de plus en plus mal, les entreprises étaient acculées à la faillite, beaucoup de magasins fermaient à jamais leurs portes et trouver un emploi, même sous-payé, devenait de plus en plus problématique.

C'est alors que le gouvernement fit un coup double en lançant à grand tapage une loterie nationale dotée quotidiennement d'un même prix pour dix gagnants seulement : un emploi stable de fonctionnaire dans un des innombrables bureaux de chômage, ceux-là mêmes qui proliféraient un peu partout, à une cadence accélérée.