Tout commence ici bas par un cri de révolte

Une colère initiale, une haine furtive.

Une crainte qui étreint, une peur instinctive,

Le rejet primitif d’un monde désinvolte.


Naquit on sur cette terre pour défier l’inconnu ?

Pour vivre dans la misère ou être reconnu ?

Qui choisi donc pour nous, la vie qu’on va mener ?

D’être un bâtard sans nom, ou bien un héritier !


Qu’elle est donc ce hasard si cruel ou si doux ?

Qui rempli nos berceaux de perles ou bien de poux ?

Existe-t-il un dieu ? Ou sommes nous les jouets

D’un être supérieur cruel et désœuvré ?


Parfois dans mon délire, j’imagine ce coquin

Qui pouffe un rire sonore quant m’assomme le chagrin.

Qui se gausse en dressant les obstacles de ma vie,

Qui me donne l’espoir ou me plonge dans la nuit.


Un jour peut être enfin je le rencontrerai

Et se sera mon tour de rire et de pouffer

Car s’il crut un instant que je fus son jouet,

Je saurai lui montrer qu’il n’en a rien été.